Indiscrétion ou indifférence ?

Publié le 24 août 2025 à 11:38

Indiscrétion ou indifférence ?

On nous l’a répété mille fois depuis l’enfance : « Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas ! »
Et, bien souvent, nous avons obéi. Nous avons baissé les yeux, retenu nos questions, avalé nos inquiétudes… Parce qu’après tout, qui aime passer pour un curieux indiscret, un « fouineur », un intrus ?

Pourtant, il existe des situations où se taire est plus cruel que maladroit, et où une indiscrétion bienveillante vaut toutes les politesses du monde.

 

L’art délicat de la bonne indiscrétion

Être indiscret, ce n’est pas forcément se transformer en paparazzi de la vie privée de ses proches. Ce n’est pas tendre un micro invisible à la porte des confidences.
C’est parfois, simplement, poser la question qui dérange :

  • « Ça va vraiment, ou tu dis juste “ça va” par réflexe ? »

  • « Tu sembles fatigué, est-ce que je me trompe ? »

  • « Tu n’as pas l’air dans ton assiette… je peux faire quelque chose ? »

Ce genre de petites intrusions, à la frontière de la pudeur, peut sauver un silence trop lourd. Car derrière un « tout va bien », il y a parfois un cœur cabossé qui n’attend qu’une main tendue.

 

Quand l’indifférence fait plus de mal

Il faut oser le dire : l’indifférence est souvent pire que l’indiscrétion. Elle est ce froid poli, ce vernis social impeccable derrière lequel personne ne se risque à troubler l’ordre établi.
L’indifférence, c’est la voisine qui entend vos larmes à travers le mur mais hausse le volume de la télévision. C’est l’ami qui sent bien que quelque chose cloche, mais se tait par peur d’être « lourd ».

À force de craindre l’indiscrétion, nous devenons spectateurs muets de la détresse des autres. Or, entre la maladresse de trop demander et la lâcheté de ne rien dire… Ne vaut-il pas parfois mieux risquer la première ?

 

Le bon dosage

Bien sûr, tout est question de mesure. Il y a une différence entre tendre une oreille sincère et vouloir connaître le contenu exact du dernier SMS de votre ami. 😏
L’indiscrétion bienveillante, c’est celle qui s’arrête à la porte que l’autre choisit de fermer. On frappe doucement, on insiste une fois… mais on n’enfonce pas la serrure.

Et puis, il y a l’humour. Parfois, une curiosité déguisée en sourire passe mieux qu’une interrogation frontale :
👉 « Je peux me mêler de ce qui ne me regarde pas ? Promis, je n’écrirai pas de rapport officiel. »

 

Alors oui, se mêler de ce qui ne nous regarde pas, c’est un risque.
On peut déranger, on peut se heurter à un mur.
Mais c’est aussi un geste d’humanité, un acte de présence.
Parce qu’au fond, ce qui ne nous regarde pas… nous concerne peut-être plus qu’on ne le croit.

Et si un jour quelqu’un vous dit : « Ça ne te regarde pas ! »
Vous pourrez sourire et répondre :
👉 « Peut-être. Mais toi, tu me regardes. Et ça, ça me regarde. » 💛

 

Marie-Hélène
Biographe
De Coeur à Plume 🦉🌺